12/07/23

PAY JOB

Par PAY JOB

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Paroles d'Experts

SIRH

Sources d’inspirations et de motivations, les Success Stories racontent les expériences réussies qui mènent chacun vers le rôle ou la position qu’il convoite. Quelle que soit cette position. Mais le succès, c’est également la capacité à rebondir. Comment les expériences et enseignements que vous avez reçus ont-ils permis de vous emmener là où vous êtes ? Décryptage d’une expérience de vie dans le domaine de la Paie et du SIRH ! 


▶ Peux-tu te présenter en quelques mots ?  

Bonjour, je suis Laétitia Chamant. J’habite à côté de Lyon. Je viens de fêter mes 40 ans. Je suis mariée et j’ai 2 filles de 8 et 10 ans. Dynamique, j’aime le sport, les voyages, et les moments de partage en famille et entre amis. 

On me décrit comme une personne de confiance, empathique, bienveillante, curieuse, avec un sens du résultat, une culture de l’optimisation, un esprit de rigueur, d’analyse, et d’initiative.   

 

▶ Quel poste occupes-tu aujourd’hui ? Parle-nous de ton métier ! 

Aujourd’hui je suis « Consultante Paie, SIRH« . Un titre qui me fait toujours sourire car il est complètement obscur pour les personnes qui ne sont pas dans ce domaine. Cet intitulé me renvoie aux sketchs de Karim DUVAL pleins d’autodérisions sur le sujet, d’autant plus que j’ai longtemps été Gestionnaire de Paie, ce qui était beaucoup plus « concret ». 

Pour vulgariser, le métier de consultant (SIRH et Paie) me permet d’exercer des missions variées dans le domaine de la Paie et des Gestion des Ressources Humaines pour le compte de clients qui ont des besoins ponctuels identifiés. Cela recouvre par exemple des missions d’Audit de Paie, d’Audit organisationnel, d’aide au choix de logiciels de Paie/SIRH, d’accompagnement et de formation des clients. J’effectue également des missions en tant que « Manager de transition » qui consistent à permettre à un service de Paie une continuité de service pendant l’absence ou en attendant le recrutement d’un Gestionnaire ou d’un Responsable Paie. Finalement le poste que j’occupe aujourd’hui couvre l’ensemble des compétences acquises lors de mes différents postes. 

 

▶ Aujourd’hui, tu exerces en 100% en télétravail, quel est ton retour d’expérience sur le sujet ? 

C’est une première pour moi, et j’apprécie énormément. Voici notamment les avantages que j’ai identifié : 

  • Équilibre vie pro-vie perso 
  • Gain de temps avec la suppression du temps de transport, 
  • Gain de productivité avec la suppression des interruptions intempestives présentes notamment sur les open-spaces, 
  • Sérénité pour se préparer le matin, 
  • Poids du collectif enlevé, il n’est pas nécessaire de prendre le café avec telle personne ou parler avec telle autre, ou encore subir les humeurs de chacun. 
  • Autonomie et confiance, 

Cependant il est vrai qu’il manque parfois d’échanges pour maintenir le dynamisme et créer des synergies. C’est pourquoi je ne l’aurais peut-être pas apprécié si j’avais moins d’expérience. 

Enfin, il faut aussi entretenir des relations avec l’extérieur pour ne pas faire uniquement « boulot-dodo ». C’est pourquoi je me suis notamment inscrite à une salle de sport qui me permet de faire de vraies coupures et de sortir de ma « maison-bureau ». 

 

▶ Qu’est-ce qui t’a poussé à travailler dans le secteur de la Paie ? 

Travailler dans la Paie n’a jamais été un rêve de petite fille 🙂 ! Je ne connaissais d’ailleurs pas particulièrement les métiers liés à ce domaine. C’est en cherchant une formation qui me permettrait des débouchés concrets et en rapport avec les chiffres et l’informatique que je me suis orienté vers un BTS comptabilité. 

Mais très vite le domaine de la Paie s’est imposé à moi. 

 

▶ Comment en es-tu arrivé là ?  

En fin de BTS comptabilité, en conseil de classe, mes professeurs m’ont conseillé de m’orienter vers un DECF plutôt qu’une Licence Pro Paie en me disant « tu ne vas pas faire de la Paie toute ta vie ». Une fois le DECF, en poche j’ai travaillé 4 ans en cabinet comptable.  

J’étais déjà intéressée par la Paie depuis mon BTS mais en cabinet cette appétence s’est confirmée au gré de collaborations, de la gestion des dossiers, des échanges avec les clients… 

En effet, la gestion de la Paie recouvre à la fois des notions de droit social, de comptabilité, d'informatique, mais requiert également une curiosité, un sens du service, une vision macro de l'entreprise.

Les collaborateurs qui gèrent la Paie ont des rôles clefs que ce soit en entreprise ou en cabinet. Il s'agit de conseiller les entreprises et les salariés dans un domaine à fort impact aussi bien financier que social. 

Je me suis donc ensuite orientée vers des postes « Paie » de Gestionnaire de Paie en entreprise ou chez ADP GSI en externalisation de la Paie, Consultante Paie/SIRH, Chef de Projet, Team Leader chez des éditeurs et intégrateurs… 

Ces différents postes se sont imposés naturellement à moi. 

Je dirais que j’ai su saisir des opportunités et franchir les bonnes portes au bon moment. J’ai aussi appris à me connaître et m’orienter vers ce qui m’épanouissait le plus, ce qui avait le plus de sens pour moi. Mes derniers postes, je les ai obtenus grâce à mon réseau, ils m’ont été proposés, m’ont séduite et j’ai relevé le défi ! 

 

▶ As-tu rencontré des obstacles, des difficultés, dans ton parcours ? 

Oh oui, j’ai connu comme tous des obstacles et un certain nombre d’étapes avant d’en arriver là : je me souviens notamment en cabinet qu’il m’a été dit que pour gérer la Paie « c’est simple tu fais comme le mois dernier » !  

Si je m’en étais tenue à ça, les salariés n’auraient pas eu la mutuelle obligatoire et il y avait un risque énorme pour l’entreprise et je ne cite ici que le premier exemple qui me vient en tête. 

J’ai compris très vite qu’il fallait apprendre par soi-même, ne pas forcément faire confiance à ce qu’on nous sert sur un plateau. 

J’ai connu des déceptions ensuite, concernant des postes pour lesquels on m’attendait pour faire évoluer les pratiques, mais où dans les faits il ne fallait surtout rien changer. 

Déceptions aussi au niveau management avec parfois des environnements toxiques à gérer qui n’étaient pas en adéquation avec mon implication et mes besoins. Il peut s’avérer très frustrant, voire épuisant, de lister l’ensemble des axes d’amélioration identifiés et de ne pas avoir en face quelqu’un en mesure de définir la roadmap.  

J’ai également eu l’occasion de manager des équipes. Autant certaines expériences étaient très riches et positives car j’étais reconnue et légitime dans le poste, autant j’ai eu l’occasion d’arriver sur des postes jalousés et je me suis heurtée à des environnements de travail toxiques.  

Je pense que l’on peut perdre énormément d’énergie et de temps en entreprise à subir des tensions qui selon moi ne devraient pas y avoir leur place. 

Après il faut dire que j’ai une implication à 110% dans mes postes. J’effectue un travail sur moi-même pour prendre du recul et remettre les choses à leur place. Le travail ne doit pas être une finalité mais un moyen. Je ne suis pas chirurgien avec des vies entre les mains, alors si tout n’est pas parfait, ce qui est normal, je dois l’accepter et faire la part des choses. Il n’y a pas de poste idéal, chacun a des bons et des mauvais côtés.  

 

▶ Si tu ne devais en citer qu’une, quelle a été ton expérience la plus enrichissante ? (Celle qui a opéré un déclic ?)  

Sans hésitation : mon expérience de 7 ans chez Philibert. 

J’ai postulé complètement par hasard. Un jour une collègue m’annonce son départ, et je lui demande où elle va. Elle me répond qu’elle est embêtée parce qu’elle a dit à tout le monde qu’elle allait chez Philibert mais que finalement elle avait trouvé quelque chose de plus près de chez elle.  

Intéressée, je lui demande quel était le poste à pourvoir chez Philibert, et là tout s’est enchainé très vite. En une semaine j’ai fait les tests du cabinet de recrutement, eu un entretien avec la DRH et déjeuné avec mes futures collègues. Je pense que je n’aurais jamais osé postuler si j’avais trouvé cette offre par moi-même. Je n’avais pas la prétention d’être Gestionnaire de Paie « confirmée ». J’ai beaucoup travaillé pour me former et optimiser les process en particulier. 

Étape par étape, j’ai un peu révolutionné les pratiques du service afin de gagner en temps et en fiabilité. Une commande de tickets restaurant qui prenait ½ journée à mon arrivée n’a plus pris que 1/2h ensuite par exemple.  

Aujourd’hui je sais qu’il ne s’agit pas de tout savoir mais d’avoir un état d’esprit, une curiosité, une adaptabilité pour pouvoir réussir dans ces postes. La Paie et le SIRH évoluent tous les jours ! 

Cette expérience a été un déclic car j’ai su faire mes preuves, gagner en autonomie et en confiance en moi grâce à une équipe formidable. La DRH en particulier a su me challenger et m’a laissé carte blanche sur de multiples sujets comme le déploiement d’un portail collaboratif, la mise en place d’un site RH intranet, l’optimisation de processus internes… j’ai même eu à suivre le chantier d’aménagement des nouveaux bureaux ! 

En RH il faut être très polyvalent. 

 

▶ Penses-tu qu’il y ait des qualités nécessaires pour s’épanouir dans ce métier (soft skills) ?  

Je pense en effet qu’il faut être curieux, modeste, avoir une envie continue d’apprendre, et le sens du service, être engagé, savoir gérer le stress et les échéances. L’écoute est également un point clef afin de répondre aux attentes de votre interlocuteur, qu’il s’agisse de DRH, de clients, de salariés, ou d’organismes divers. 

 

▶ Aujourd’hui, avec le recul, que dirais-tu à quelqu’un qui souhaiterait se former sur ce métier ? 

Prendre le temps d’avancer étape par étape. Le passage en cabinet est souvent dénigré mais je trouve que c’est la meilleure école. Il faut gérer des dossiers, des clients, multiples conventions collectives, réaliser du paramétrage, de la veille légale. Il y a aussi du partage et une effusion en cabinet que l’on ne retrouve pas forcément en entreprise où l’on est plus isolé. 

Avoir été client permet de comprendre leurs attentes.  

Le passage chez des éditeurs de logiciels aussi est très riche en apprentissage, qu’il s’agisse d’ADP ou de CEGID, cela m’a permis d’appréhender davantage le fonctionnement des outils, le paramétrage des nouveautés légales en paie, les impacts… 

Selon moi, il faut passer par différents postes avant de pouvoir être Consultant. 

 

▶ Et que dirais-tu si tu pouvais retourner dans le passé et t’adresser à toi-même à la sortie de tes études ? 

 Lance-toi, c’est comme ça que tu prendras confiance en toi, tu es pleine de ressources que tu ne vois pas car elles font partie de toi. Elles font ta force aussi bien personnellement que professionnellement.  

Il s’agit de lutter contre le syndrome de l’imposteur, et pour cela je m’appuie sur mes réussites reconnues.  

Mais comme on le dit souvent, nous avons les défauts de nos qualités, c’est-à-dire que si j’étais trop sûre de moi je n’aurais sûrement pas l’écoute et la constante remise en question qui me permettent de progresser. 

 

Merci à Laétitia Chamant de nous avoir partagé son parcours et son expérience dans ce métier !